Tout sur l’installation de panneau solaire thermique en copropriété
Si les panneaux photovoltaïques se font de plus en plus de place en copropriétés, les panneaux solaires thermiques ont encore du chemin à parcourir. Pourtant, lorsqu’ils sont bien dimensionnés et installés, ces équipements présentent plein d’avantages pour les copropriétaires et les locataires : baisse des charges, énergie d’origine renouvelable, amélioration de la valeur verte de l’immeuble. Le point sur les panneaux solaires thermiques en copropriété avec Genius !
Panneaux solaires thermiques : pour quels types de copropriété ?
- disposer d’une bonne isolation thermique ;
- bénéficier d’un ensoleillement suffisant ;
- avoir l’espace nécessaire pour installer les différents équipements (capteurs sur le toit, ballon de stockage en chaufferie etc.).
Seule une étude technique réalisée par un professionnel permet de savoir si ce type de chauffage de l’eau est adapté à votre besoin. Sachez toutefois qu’en général, les grandes copropriétés se tournent plutôt vers le raccordement à un réseau de chaleur, un système plus puissant, tout aussi vert et souvent moins cher.
Quels sont les différents types de panneaux solaires thermiques pour copropriété ?
Il existe plusieurs types de chauffe-eau solaire collectif qui permettent de s’adapter aux besoins de la copropriété. Toutefois, leur fonctionnement est similaire.
Ils sont ainsi tous composés :
- de panneaux solaires qui captent les rayons du soleil et les transforment en chaleur ;
- d’un fluide caloporteur qui transporte l’eau réchauffée jusqu’à l’échangeur ;
- d’un système de régulation qui contrôle le démarrage (ou l’arrêt) des circulateurs ;
- d’un échangeur qui transfère la chaleur du fluide caloporteur jusqu’à l’eau sanitaire ;
- d’un ballon de stockage qui stocke l’eau chaude le temps qu’elle soit utilisée ;
- d’un système d’appoint qui chauffe l’eau si les panneaux solaires n’ont pas joué leur rôle (en cas de température très basse par exemple).
Chauffe-eau solaire collectif (CESC)
Le chauffe-eau solaire collectif (CESC) est le type d’équipement le plus courant en copropriété. Il fonctionne sur le même principe que le chauffe-eau solaire individuel (CESI). L’eau chaude est stockée dans une chaufferie (un local en sous-sol ou en rez- de-chaussée le plus souvent) avant d’être distribuée dans les différents appartements à une température de consigne, grâce au bouclage sanitaire.
💡 C’est quoi le bouclage de l’eau chaude sanitaire ?
Il s’agit d’un système qui permet à l’eau d’arriver rapidement et à la bonne température au point de distribution, même en cas de baisse des températures et de perte de chaleur dans les canalisations. Cela est rendu possible grâce à une à une pompe qui fait circuler l’eau en permanence, évitant ainsi les déperditions thermiques.
Chauffe-eau solaire collectif à appoint individualisé (CESCAI)
Le chauffe-eau solaire collectif à appoint individualisé (CESCAI) fonctionne quant à lui de la même manière : l’eau chaude est produite et stockée dans un local avant d’être distribuée. Toutefois, chaque appartement possède son propre système d’appoint individuel ! Le bouclage sanitaire n’est cependant pas garanti.
Chauffe-eau solaire collectif individualisé (CESCI)
Enfin, dans le cas d’un chauffe-eau solaire collectif individualisé (CESCI), seuls les panneaux solaires thermiques sont collectifs. Le système de stockage et d’appoint sont individuels. Par ailleurs, il n’y a pas non plus de bouclage sanitaire.
Quelles sont les démarches pour installer des panneaux solaires thermiques en copropriété ?
Quel que soit le type d’installation que vous choisirez pour votre copropriété, les démarches pour mettre en place des panneaux solaires thermiques sont les mêmes.
L’étude technique
L’étude technique (ou diagnostic immobilier) est la première étape indispensable à tout projet de rénovation en copropriété. Souvent menée par un bureau d’étude spécialisé, elle permet de vérifier la faisabilité du projet et de bien dimensionner l’installation en fonction des besoins des occupants. Généralement, 1 à 2 mètres de panneaux solaires par logement sont nécessaires pour produire de l’eau chaude sanitaire via le chauffe-eau collectif. Bien sûr, ces dimensions peuvent varier en fonction de divers critères. Il est donc essentiel de faire appel à un professionnel qui saura chiffrer correctement.
Déclaration préalable à la mairie
L’installation de panneaux solaires sur le toit, la façade ou la terrasse de la copropriété implique une modification de l’aspect extérieur du bâtiment existant. Or, ce type de procédure est encadré par la loi : l’article R421-17 du Code de l’urbanisme. Pour être dans les règles, vous devrez contacter votre mairie afin de connaître les réglementations qui sont applicables dans votre commune. Généralement, il faut demander une déclaration préalable (DP) de travaux afin d’obtenir un certificat de non opposition (CNO).
💡 Attention
Si votre copropriété est déclarée monument historique ou protégé, c’est à l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) qu’il faudra demander l’autorisation de poser des panneaux solaires thermiques.
Vote en assemblée générale
Troisième étape : inscrivez le sujet à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale ou convoquez une AG extraordinaire afin d’aborder le sujet.
Ce sera l’occasion de présenter à tous les copropriétaires :
- les travaux à effectuer pour poser les panneaux solaires thermiques ;
- les documents nécessaires à la prise de décision tels que la schématisation de l’installation ;
- plusieurs devis d’installateurs ;
- le budget prévu ;
- les éventuelles aides financières permettant d’abaisser le montant des travaux ;
- les bénéfices attendus.
Le syndicat de copropriété doit voter à la majorité absolue (article 25 de la loi de 1965) les travaux d’installation des panneaux solaires thermiques pour que le projet voit le jour.
Les travaux
Il ne reste plus qu’à effectuer les travaux d’installation des panneaux solaires thermiques dans la copropriété. Le professionnel qui s’en charge aura été préalablement sélectionné pendant l’assemblée générale. Il est recommandé de faire appel à un artisan qui possède le label Reconnu Garant de l’Environnement (RGE) Qualisol. Il s’agit d’un des labels de Qualit’EnR, un organisme certificateur habilité par les pouvoirs publics et spécialisé dans les énergies renouvelables.
Le procès-verbal de réception
Une fois les travaux terminés, le procès-verbal de réception permet d’attester que le chantier a été mené à bien et que les panneaux solaires thermiques fonctionnent bien dans la copropriété.
Comment fonctionne l’énergie solaire ?
L’énergie solaire est par définition inépuisable, gratuite et disponible en grande quantité. Mais comment est-elle transformée en électricité ou en chaleur pour les besoins domestiques ? Comment fonctionne l’énergie solaire à l’échelle d’une copropriété plus particulièrement ? Réponses dans l’article Genius !
Comment convaincre de l’intérêt d’une installation de panneaux solaires en copropriété ?
Installer des panneaux solaires thermiques en copropriété présente plein d’avantages. Encore faut-il réussir à le faire savoir aux résidents !
Communiquer sur l’installation de panneaux solaires thermiques
L’assemblée générale qui a lieu seulement une fois par an n’est pas suffisante pour faire comprendre l’intérêt d’installer des panneaux solaires thermiques en copropriété. En effet, elle sert surtout à faire voter les travaux. En tant que syndic, vous devez donc communiquer en amont sur ce projet afin de préparer le terrain pour le vote le jour J.
Pour cela, vous pouvez :
- vulgariser le projet dans une newsletter mensuelle ;
- publier des informations sur le blog du site web de la copropriété ;
- afficher des prospectus explicatifs dans les parties communes.
Une fois les travaux votés, il est également important de maintenir la communication sur le projet en tenant informés les copropriétaires et locataires des bénéfices de l’installation :
- organisez une visite de l’installation pour les locataires et copropriétaires à l’occasion de la maintenance par le prestataire ;
- faites le bilan des performances énergétiques réalisées depuis l’installation.
Baisser les charges grâce aux panneaux solaires thermiques
D’après l’Ademe, 60 % des besoins en eau chaude sanitaire sont couverts grâce à l’installation de panneaux solaires thermiques en copropriété. Étant donné que l’eau chaude sanitaire représente un poste de dépense conséquent à l’échelle du bâtiment, c’est donc un avantage non négligeable pour le syndic comme pour les occupants qui verront leurs factures d’énergie diminuer.
Voici un exemple de projet de chauffe-eau solaire thermique dans une copropriété à privée à Cagnes-sur-mer. En 2013, la résidence Hippocampe dotée de 61 logements a installé 50 mètres de capteurs solaires (20 panneaux). Les résultats sont édifiants :
- 33 650 KWh produits par an ;
- 68 % des besoins annuels couverts ;
- 5,4 tonnes de CO2 évitées par an ;
- 5600 euros économisés en 2015.
Améliorer la valeur verte de l’immeuble grâce aux panneaux solaires thermiques
Une copropriété qui se chauffe au solaire est plus attractive aux yeux des locataires et des acquéreurs, qui sont de plus en plus enclins à utiliser les énergies renouvelables au quotidien. En faisant le choix des panneaux solaires thermiques en copropriété, vous augmentez sa valeur verte, soit sa valeur perçue sur le marché immobilier en raison de ses propriétés écologiques. C’est aussi un bon moyen d’améliorer la note à son DPE collectif et ses émissions CO2.
En parlant de DPE collectif, votre copropriété est-elle à jour ? Ce document est en effet obligatoire pour toutes les copropriétés de plus de 200 lots dont le permis de construire a été déposé avant le 1er janvier 2013. Besoin d’aide pour trouver un professionnel qualifié pour réaliser un DPE collectif ? Contactez Genius !
Comment financer l’installation de panneaux solaires en copropriété ?
Faire installer des panneaux solaires thermiques en copropriété a un coût : entre 1000 et 1500 euros par logement d’après Climamaison, soit 100 000 euros pour une copropriété de 100 lots. Pour Socol, les prix (capteurs, travaux, ingénierie inclus) sont plutôt comme suit :
- 1500 € HT / m² (< 50 m²)
- 1000 € HT / m² (< 100 m²)
- 800 € HT / m² (> 100 m²)
Dans tous les cas, ce sont les copropriétaires qui paient les travaux, à hauteur de leur quote-part des parties communes.
Fonds de travaux
Le fonds de travaux prévu par la loi Alur est une somme d’argent cotisée obligatoirement et annuellement par les copropriétaires d’un immeuble collectif ayant entre 51 et 200 lots . Elle permet de financer certains travaux de rénovation recommandés dans le Projet de plan pluriannuel de travaux (PPPT), un document lui aussi obligatoire selon la taille de la copropriété. Si le PPPT préconise d’installer des panneaux solaires thermiques, alors le fonds de travaux pourra être utilisé pour financer une partie du projet.
MaPrimeRénov’ copropriété
MaPrimeRénov’ Copropriété est une aide de l’Etat qui permet aux copropriétés d’engager des travaux de rénovation dans les parties communes et privatives déclarées d’intérêt collectif qui peuvent donner lieu à des économies d’énergie d’au moins 35 %. Le montant de MPR peut aller jusqu’à 45 % du montant des travaux et est plafonné à 25 000 euros par logement. L’installation de panneaux solaires thermiques est donc éligible à cette aide puisqu’il s’agit d’un système de chauffage économique et écologique, permettant en moyenne de couvrir 60 % des besoins en eau chaude.