Tout sur les enjeux de la ventilation en copropriété
Quand on parle de rénovation énergétique en copropriété, on pense tout de suite à l’isolation thermique ou à l’installation d’un système de chauffage fonctionnant aux énergies renouvelables. L’optimisation de la ventilation est quant à elle rarement invoquée. Pourtant, il s’agit d’un poste de travail extrêmement important, sur lequel repose une bonne partie du succès du chantier ! Comment est-ce possible ? Genius vous dit tout sur les secrets (trop) bien gardés de la ventilation en copropriété.
Quels sont les différents types de ventilation en copropriété ?
En immeuble collectif, il est possible d’installer plusieurs types de système de ventilation.
La ventilation naturelle
Vous avez certainement déjà entendu dire que l’air chaud est plus léger que l’air froid et qu’il remonte naturellement : c’est “l’effet cheminée” ou “tirage thermique”. La ventilation naturelle repose sur ce principe puisqu’elle évacue l’air chaud grâce à ses grilles ou conduits d’aération disposés en hauteur.
Lorsqu’on parle de ventilation naturelle, on pense aussi tout simplement à l’aération par l’ouverture des fenêtres.
La ventilation mécanique contrôlée (VMC)
Aussi appelée ventilation forcée, la VMC aspire l’air intérieur grâce à un extracteur installé sur la toiture et le rejette à l’extérieur de la copropriété via son réseau de gaines étanches.
La ventilation hygroréglable
“Hygro” vient du grec “humide”. Ce type de ventilation est capable de détecter l’humidité au sein du logement et de laisser plus ou moins filtrer l’air en fonction du degré d’humidité qu’il contient.
Les extracteurs stato-mécaniques
Aussi appelé “ventilation hybride”, ce type de ventilation vient en support de la ventilation naturelle. En effet, par temps doux, lorsqu’il n’y a pas une différence de température suffisante pour faire remonter l’air chaud et l’évacuer, l’extracteur stato-mécanique assiste le tirage thermique grâce à son système de pâles rotatives.
Les extracteurs électriques individuels
Enfin, on peut citer les extracteurs électriques individuels qui permettent d’évacuer l’air sur demande ou en continu. Il s’agit d’une solution moins efficace que les précédentes. On y a en général recours lorsque le syndicat ne parvient pas à se mettre d’accord sur un système de ventilation collective.
Obligation d’isolation thermique en copropriété : le vrai du faux
Certains travaux en copropriété entraînent l’obligation d’effectuer l’isolation du bâtiment. Quels sont-ils ? Quels sont les régimes d’exception ? Tout sur l’obligation d’isolation thermique en copropriété dans cet article signé Genius !
La ventilation est-elle obligatoire dans les copropriétés ?
La ventilation est obligatoire lors de la construction de l’immeuble. L’entretien des équipements est lui aussi encadré par la loi. Dans le cas d’une rénovation, l’installation d’un système de VMC est vivement recommandée. Les détails juste ici !
Ventilation obligatoire pour les bâtiments neufs
D’après l’arrêté du 24 mars 1982, toutes les nouvelles constructions d’habitation doivent être équipées de systèmes permettant d’extraire l’air du logement. Les appartements construits avant cette date-là ne sont donc pas concernés par cette obligation.
Entretien de la ventilation
Au niveau de l’entretien de la ventilation, quelques règles doivent être respectées en copropriété.
Ainsi, l’article 101 de l’arrêté du 31 janvier 1986 impose la vérification des VMC une fois par an par un professionnel. Sont examinés les caissons d’extraction, les ventilateurs, bouches et entrées d’air. Le nettoyage de ces pièces est quant à lui recommandé tous les 5 ans.
L’arrêté du 30 mai 1989 prévoit quant à lui des contrôles stricts pour les VMC gaz. En effet, ces VMC servent à évacuer les gaz brûlés par les chaudières individuelles au gaz. Si la ventilation est mauvaise, il y a un fort risque d’intoxication au monoxyde de carbone.
A quoi sert réellement la ventilation en copropriété ?
Bien que facultative d’un point de vue réglementation, l’optimisation du système de ventilation au sein d’une copropriété est hautement recommandée dans le cadre d’une rénovation. En effet, voici tous les avantages de la ventilation !
Préserver la santé des occupants et celle du bâtiment
Avant toute chose, la ventilation est une question de sécurité pour les occupants. En effet, une copropriété mal ventilée est généralement plus humide. Cela peut entraîner le développement de moisissures sur les murs dont l’inhalation est toxique ou encore la fragilisation de la structure du bâti, rendue friable par la présence de la condensation.
Améliorer le confort des habitants
Par ailleurs, une humidité excessive peut entraîner l’apparition de champignons et de mauvaises odeurs, responsables d’un inconfort croissant pour les copropriétaires et locataires. Un immeuble mal ventilé, c’est aussi des logements surchauffés en été et qui laissent filtrer les courants d’air froids et désagréables. Un peu comme les passoires thermiques en copropriété !
Réaliser des économies d’énergie
Enfin, qui dit mauvaise ventilation dit déperdition thermique et donc surconsommation d’énergie. D’après l’ALEC Montpellier, une mauvaise ventilation peut générer jusqu’à 24 % de déperditions thermiques. En effet, une copropriété humide et qui présente des traces de condensation incite les occupants à augmenter le chauffage pour compenser. Résultat : des charges de copropriété élevées qui peuvent créer de la précarité énergétique.
Projet ventilation : comment le mettre en place en copropriété ?
La ventilation n’a pas le vent en poupe ( 😉) dans les copropriétés. En cause : le fait qu’elle soit encore largement méconnue et surtout : qu’elle soit assez difficile à mettre en place collectivement.
Quel diagnostic pour la ventilation ?
De nombreuses entreprises proposent des services de diagnostic de ventilation en copropriété. Comment bien choisir son prestataire ? Nous vous recommandons de vous tourner vers des professionnels qui disposent de labels fiables et de qualité tels que Qualitel. Par ailleurs, il existe des plateformes ou annuaires qui regroupent des techniciens qui ont été sélectionnés selon un cahier des charges rigoureux.
C’est notamment le cas de Genius qui recense les meilleurs professionnels du marché pour la réalisation de votre DPE collectif, Projet de plan pluriannuel de travaux (PPPT) et audit énergétique.
Le lancement du projet en assemblée générale
Si la copropriété est dépourvue de système de ventilation collectif, et qu’elle souhaite installer une VMC dans le cadre d’une rénovation énergétique globale, un vote à la majorité absolue (la majorité des voix de tous les copropriétaires de l’immeuble qu’ils soient présents, représentés et absents) doit être organisé en assemblée générale.
Dans le cas d’un simple remplacement de système de ventilation existant, conformément à l’article 24 de la loi du 10 juillet 1965, un vote à la majorité simple est suffisant car il s’agit d’une opération d’entretien.
La difficile sensibilisation à l’entretien
Pour que la ventilation soit performante, les bouches d’aération doivent être nettoyées régulièrement par les occupants. Il n’est pas rare de constater qu’elles sont complètement encrassées, recouvertes de poussière et donc impropres à réaliser leur fonction de renouvellement de l’air.
En ce qui concerne la ventilation : non. Au niveau de la copropriété, il y a donc un gros travail à effectuer afin de sensibiliser les habitants à leur nettoyage. Ils sont en effet seuls responsables de l’entretien de leur bouche d’aération individuelle.
Le coût d’une ventilation en copropriété
Une rénovation énergétique réussie va de pair avec une ventilation efficace. C’est pourquoi le gouvernement met à disposition des particuliers et des copropriétés des aides financières censées les encourager à investir dans ces travaux.
En 2024, MaPrimeRénov’ Copropriété permet de financer des équipements de ventilation mécanique double flux sous certaines conditions :
- le caisson double flux doit être collectif ;
- l’échangeur statique collectif doit avoir un rendement en température supérieur ou égal à 75 %.
Le montant des aides pour ce type de projet peut s’élever jusqu’à 2500 euros par logement pour un foyer aux revenus très modestes.
L’installation d’une ventilation est également éligible à la TVA à taux réduit à 5,5 %, car il s’agit de travaux induits (définis dans l’instruction fiscale suivante: BOI-TVA-LIQ-30-20-95) indissociablement liés à la réalisation des travaux de rénovation énergétique,