Comment améliorer le DPE d’un appartement en copropriété ?

Vous êtes propriétaire d’un bien en copropriété et vous êtes tenu par la loi d’améliorer le DPE de votre appartement, ou bien vous souhaitez simplement améliorer la valeur verte de votre logement ? Genius vous explique comment procéder de A à Z.

Rappel sur le DPE

DPE est l’acronyme pour Diagnostic de Performance Énergétique. Il s’agit d’un document réalisé par un diagnostiqueur habilité qui permet de mesurer la quantité d’énergie consommée par un logement ainsi que les émissions de gaz à effet de serre (GES) qui y sont liés. 

Ces chiffres sont matérialisés par une étiquette allant de A à G. Ainsi, les biens extrêmement performants sont dotés d’une étiquette A, et les extrêmement peu performants d’une étiquette G. 

Le DPE permet de donner des informations cruciales aux propriétaires, aux locataires, mais aussi aux éventuels acquéreurs et de faire un choix éclairé au moment de la location ou de la vente du bien. C’est pour cette raison qu’il est obligatoirement joint au contrat de location et annexé à la promesse de vente. 

En 2021, la loi Climat et Résilience a donné lieu à une refonte du DPE avec une nouvelle méthode de calcul basée sur les performances du bâti plutôt que sur les factures des occupants. Surtout, elle a mis en place l’interdiction progressive de louer certains biens dotés d’un DPE trop énergivore.

Ainsi : 

• depuis le 1er janvier 2023 : les étiquettes F et G ne peuvent plus augmenter leurs loyers ; 
• au 1ᵉʳ janvier 2025 : les étiquettes G ne pourront plus être louées ; 
• au 1ᵉʳ janvier 2028 : cette interdiction s’étend aux étiquettes F ; 
• au 1ᵉʳ janvier 2034 : puis aux étiquettes E.

Améliorer le DPE de son appartement grâce à l’isolation thermique 

Votre bien est étiqueté G et vous souhaitez gagner une classe afin de continuer à le louer l’an prochain ? Voici comment améliorer le DPE de votre appartement.

L’isolation thermique : le point de départ de tout projet de rénovation

Selon l’Ademe, une mauvaise isolation entraîne des déperditions de chaleur considérables, une hausse de la consommation d’énergie pour compenser ces effets, et donc une augmentation de la facture de chauffage et des émissions de gaz à effet de serre qui y sont liées. 

Certaines zones de l’appartement sont plus susceptibles de faire baisser la note du DPE que d’autres. Ainsi, le toit est responsable de 25 % à 30 % des pertes de chaleur. Quant aux murs et aux parois vitrées, elles laissent filtrer 20 à 25 % du chauffage. Vous l’aurez compris, isoler ces zones est donc une priorité absolue pour réduire la consommation d’énergie, et améliorer son DPE.

En effet, une passoire thermique (note G du DPE) affiche une consommation annuelle en énergie primaire de plus de 420 kWh/m² ainsi que des émissions de gaz à effet de serre de plus de 100 kg CO2 eq/m².an. L’isolation de ces logements indécents permet non seulement de réduire la précarité énergétique, mais également de réaliser des gains énergétiques conséquents.

Comment réaliser des travaux d’isolation thermique en copropriété ?

L’isolation de ses murs intérieurs, de ses planchers bas ou de ses parois vitrées ne requiert pas d’autorisation particulière. En effet, il s’agit de travaux situés à l’intérieur du logement : ils ne modifient donc pas l’aspect extérieur de l’immeuble. Attention toutefois à bien respecter le droit des autres copropriétaires (nuisances sonores, troubles du voisinage…).

Pour isoler votre appartement, voici quelques étapes à suivre : 

1. renseignez-vous sur les aides à la rénovation auxquelles vous pouvez prétendre : MaPrimeRénov, éco-PTZ, prime énergie issue des Certificats d’Economie d’Energie (CEE) ; 
2. faites appel à un professionnel certifié RGE pour assurer la qualité des travaux mais aussi l’obtention des aides à la rénovation ; 
3. si besoin, contactez une entreprise spécialisée dans la rénovation énergétique afin d’être accompagné de A à Z dans vos démarches.

Améliorer le DPE de son appartement en remplaçant ses équipements énergivores

Chauffage, climatisation, ventilation… si vos équipements sont obsolètes ou défectueux, ou encore qu’ils fonctionnent à l’énergie fossile (fioul, gaz), votre logement surconsomme très probablement de l’énergie et alourdit son empreinte carbone. 

En effet, le chauffage au fioul sur une année équivaut à émettre autant de CO2 que 50 000 km parcourus en voiture ! En installant des appareils plus économes en énergie et respectueux de l’environnement via des travaux de rénovation, vous réduisez la consommation et les GES, et améliorez votre DPE.

Chauffage décentralisé : optez pour le renouvelable

Si vous disposez d’un système de chauffage décentralisé, il est recommandé d’investir dans un appareil fonctionnant aux énergies renouvelables. En effet, ces derniers sont éligibles à de nombreuses aides de l’Etat, disposent d’un excellent rendement, et rejettent très peu de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

Par exemple, les radiateurs électriques disposent d’un rendement maximum de 38 %, alors qu’une pompe à chaleur aérothermique haute température affiche un rendement de 110 % !

Les planchers électriques et les poêles à bois sont aussi de très bonnes alternatives pour améliorer son DPE.

Climatisation réversible : l’allié des économies d’énergie

Le chauffage n’est pas le seul poste de consommation d’un appartement. En été, la plupart des foyers sont équipés de climatisation traditionnelle, des appareils très énergivores et polluants. Afin de passer d’une étiquette G à C, vous avez la possibilité d’acheter une pompe à chaleur réversible. 

Elle permet de rafraîchir l’intérieur en été et de chauffer en hiver. D’après l’Ademe, la PAC produit en moyenne 4 fois plus de chaleur qu’elle ne consomme d’électricité pour fonctionner. Par ailleurs, il s’agit d’un appareil fonctionnant aux énergies vertes : dans ce cas, l’air. De quoi décarboner son appartement !

Ventilation : un poste de dépense souvent négligé

Enfin, le dernier poste de travaux de rénovation souvent négligé : la ventilation. Un bon système de ventilation a des effets bénéfiques sur la santé des occupants (extraction des polluants, de l’humidité, réduction des allergies), mais aussi sur leurs factures d’énergie. Ainsi, l’Ademe estime qu’une VMC double flux permet d’économiser 7 à 10 % de consommation de chauffage. Encore un levier supplémentaire pour améliorer son DPE !

Améliorer son DPE grâce à l’efficacité énergétique du bâtiment

Si vous habitez dans une passoire thermique et que votre logement est situé à proximité de parties communes, elles aussi mal isolées (hall d’entrée, cave, garage), votre logement risque d’être impacté : sensation de froid, humidité etc. Heureusement, il est possible d’effectuer des travaux de rénovation dans les parties communes pour réduire ces effets, en commençant par faire réaliser un DPE collectif, l’équivalent du DPE à l’échelle de l’immeuble.

Projet de plan pluriannuel de travaux

En AG, vous entendrez peut-être parler du Projet de plan pluriannuel de travaux (PPT). Il s’agit d’un document à faire réaliser obligatoirement pour la plupart des copropriétés. Il permet de planifier les travaux de rénovation dans les parties communes sur les 10 prochaines années. Le PPPT doit être réalisé par un professionnel habilité. Or, c’est aux copropriétaires de voter pour le devis de leur choix. Vous avez donc un rôle très important à jouer ! Si le PPPT recommande de changer le système de chauffage collectif, vous serez impacté individuellement (remplacement des émetteurs par exemple).

DPE collectif

Le DPE collectif est l’équivalent du DPE individuel, appliqué à l’échelle de la copropriété. Il s’agit aussi d’un document à réaliser obligatoirement pour la plupart des immeubles collectifs. Tout comme pour le PPPT, c’est au syndicat de copropriétaires de voter pour le diagnostiqueur de son choix. Un devis mal calibré peut entraîner des recommandations de travaux inefficaces, et donc, pas d’amélioration de la note.