Comment utiliser la géothermie pour chauffer un immeuble collectif ?

Les copropriétés ont le choix entre plusieurs systèmes de chauffage. Différents éléments doivent être pris en compte : la faisabilité, l’impact sur l’environnement, mais aussi le dimensionnement ou encore le prix… Utiliser la géothermie pour se chauffer présente plusieurs avantages, notamment économiques et écologiques. Reste qu’il s’agit d’une installation qui représente un certain coût. Heureusement, des aides existent pour inciter les immeubles à se lancer. Genius vous en dit plus.

Plusieurs solutions de chauffage géothermique pour le résidentiel collectif

La géothermie implique d’aller capter de l’énergie dans le sous-sol. Mais plusieurs types existent, avec des capteurs installés plus ou moins profondément.

On distingue :

• La géothermie très basse énergie ou de surface qui permet un captage dans les nappes phréatiques ou à 200m de profondeur ;
• La géothermie profonde de basse énergie : l’eau est puisée entre 200 et 2 500m de profondeur ;
• La géothermie de haute énergie, qui capte de la vapeur d’eau entre 1 500 et 5 000m, qui alimentera une centrale géothermique.

Le chauffage géothermique en habitat collectif passe par l’installation d’une pompe à chaleur (PAC), soit un recours à la géothermie de surface ou basse énergie. L’énergie thermique du sous-sol va venir faire monter en température un fluide calorifique qui va venir chauffer l’eau du circuit de chauffage pour atteindre les émetteurs (radiateurs ou plancher chauffant) de chaque appartement.

Pourquoi opter pour la géothermie en immeuble collectif 

Choisir la géothermie comme système de chauffage en copropriété présente plusieurs avantages.

Un chauffage plus économique

En effet pour fonctionner le chauffage géothermique va capter les calories présentes dans le sous-sol et les utiliser via une pompe à chaleur pour chauffer les résidents. L’avantage : pas besoin d’utiliser d’autres énergies coûteuses comme le gaz ou l’électricité par exemple, dont le prix ne cesse d’augmenter. Le ministère de la Transition écologique a même estimé les économies possibles pour les particuliers, de quoi se donner une idée : 500 € par an par rapport à un chauffage à gaz et 800 € par rapport à un chauffage au fioul.

Un chauffage décarboné

Seule une faible quantité d’électricité est nécessaire pour faire fonctionner la pompe à chaleur (PAC). Le reste provient des énergies renouvelables qui sont disponibles en illimité. En plus, pas de transport d’énergie puisque cette dernière se trouve sur place.

Un chauffage réversible

Une PAC géothermique peut être réversible. Il ne s’agit pas vraiment d’un système de climatisation mais plutôt d’un système de rafraîchissement. Puisque le sous-sol est plus frais que l’air ambiant, cette fraîcheur va être récupérée et transmise aux émetteurs adaptés (plancher chauffant réversible ou radiateurs réversibles basse température par exemple).

Une alternative à certains systèmes interdits ou en passe de l’être

L’utilisation de la géothermie peut être une bonne solution puisque tous les systèmes de chauffage ne sont pas permis en habitat collectif. Les chaudières collectives au fioul ne peuvent plus être installées depuis juillet 2022.

À partir de 2025 il ne sera plus possible de se chauffer exclusivement au gaz naturel dans les copropriétés neuves. Puisque la géothermie est un peu plus complexe à mettre en place que d’autres systèmes de chauffe, il peut être intéressant d’y penser dès la construction.

Un confort de chauffe

L’avantage de la géothermie reste également la chaleur qu’elle produit. Celle-ci est confortable car douce et homogène. Elle est également régulière en raison d’une température de sous-sol qui varie très peu.

Chauffage géothermique en immeuble : quel prix ?

Si l’installation d’un système géothermique reste plus compliquée que certaines autres installations, il possède d’autres défauts. Et en particulier son prix ! En effet, il s’agit d’un chauffage onéreux à l’achat, bien qu’il permette de réaliser des économies d’énergie.

Plusieurs éléments sont à prendre en compte pour évaluer le prix d’une telle installation, notamment le modèle choisi et sa performance ainsi que d’éventuelles options (réversible ou production d’eau chaude sanitaire ECS) mais aussi les coûts d’installation, qui vont dépendre de la méthode utilisée ou des caractéristiques du sol.

Difficile cependant d’évaluer le montant destiné à ce dispositif. Pour avoir un point de comparaison, pour une maison individuelle il faut en moyenne compter minimum 15 000 € pour l’installation d’une pompe à chaleur. Un prix qui peut monter à plus de 25 000 €. Les besoins collectifs étant plus importants, le prix d’une telle installation sera forcément plus élevé.

Quelles aides demander ?

Heureusement, la copropriété peut demander des aides pour mener des travaux de rénovation. Elles permettent de réduire le reste à charge pour les copropriétaires.

MaPrimeRénov’

Mise en place par l’ANAH, MaPrimeRénov’ permet de financer des travaux dans en copropriété à hauteur de 25 000 euros par logement. Pour en bénéficier l’immeuble doit :

• être immatriculé au registre national des copropriétés ;
• disposer d’au moins 75 % des lots à usage de résidence principale (65 % pour les copropriétés de 20 lots ou moins) ;
• réaliser des travaux induisant un gain énergétique d’au moins 35 %

Les Certificats d’Économies d’Énergie

Suivant le modèle choisi et la production (ou non) d’eau chaude sanitaire, il est possible de bénéficier des Primes CEE (Certificats d’Économies d’Énergie) proposées par les fournisseurs d’énergie et les vendeurs de carburant. Le montant de la prime dépend des revenus des occupants, de la zone géographique où se trouve le logement et des économies d’énergie réalisables.

Le Coup de pouce Chauffage pour les bâtiments tertiaires et résidentiels collectifs

Dans certains cas, il est possible de bénéficier de l’aide Coup de pouce Chauffage pour les bâtiments tertiaires et résidentiels collectifs. Elle vaut pour l’installation :

• d’une pompe à chaleur collective air/eau ou eau/eau,
• d’une pompe à chaleur collective à absorption air/eau ou eau/eau
• d’une chaudière biomasse collective.

Attention, pour en bénéficier, il faut remplacer un système de chauffage fonctionnant au gaz ou au fioul et que le raccordement à un réseau de chaleur ne soit pas possible.

L’éco-prêt à taux zéro en copropriété

D’un montant maximal de 50 000 €, l’éco-prêt à taux zéro (Eco-PTZ) est un crédit bancaire avec 0% d’intérêt. Il agit comme une avance de trésorerie pour le syndic.

Proposé par certaines banques partenaires de l’Etat, il a été prorogé jusqu’au 31 décembre 2028.

L’installation d’équipements de chauffage géothermique étant coûteuse et nécessitant de gros travaux, il est compliqué de le mettre en place sur des copropriétés existantes. Cependant, c’est une très bonne alternative pour les constructions neuves.