Réduire les émissions de GES en copropriété : comment faire ?
Le secteur résidentiel et tertiaire représente 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France. Les copropriétés ont donc un rôle à jouer dans la transition énergétique de la France. Comment analyser et réduire les émissions de GES d’une copropriété ? Genius donne ses conseils aux syndics.
Comprendre les émissions de GES en copropriété
Avant de savoir comment réduire les émissions de gaz à effet de serre d’une copropriété, il est nécessaire de les quantifier et de les qualifier. En moyenne, ces dernières se répartissent de la manière suivante selon le rapport « les chiffres clés du climat France, Europe et Monde 2022 » du Ministère de la Transition écologique :
Il s’agit là de données moyennes pour savoir précisément quelles sont les émissions de CO2 d’une copropriété, le syndic peut se baser sur un DPE collectif et faire réaliser un audit énergétique.
Le DPE collectif
Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) collectif va permettre de connaître la consommation d’énergie d’un immeuble et les émissions de gaz à effet de serre qui y sont associées. Il est assorti d’une étiquette avec une note allant de A pour les résidences les moins énergivores à G pour les passoires thermiques, les biens avec une forte consommation d’énergie.
🔎 Prolongez la lecture autour de cet article :
DPE collectif : combien de gaz à effet de serre selon la note de votre DPE ?
Audit énergétique
Plus précis que le DPE, l’audit énergétique permet de recenser les ponts thermiques et les déperditions d’énergie liées aux équipements de chauffage, ventilation et climatisation (CVC). Ce document permet de hiérarchiser les travaux à mener et de mettre en place un plan d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la copropriété.
Bon à savoir 💡
L’audit énergétique et de DPE collectif vont servir de base au projet de plan pluriannuel de travaux (PPPT). Pour vous accompagner dans la réalisation de ces documents indispensables en copropriété, Genius peut vous aider à mettre en concurrence les prestataires et sélectionner celui au meilleur rapport qualité-prix.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre : les travaux de rénovation
Une fois l’audit énergétique réalisé, on peut engager une rénovation de l’immeuble. Pour limiter les émissions de GES, il convient de procéder à une rénovation globale. En général, elle s’opère en 3 grandes étapes :
- L’isolation pour renforcer l’étanchéité à l’air de l’immeuble et empêcher les échanges thermiques entre l’intérieur et l’extérieur ;
- Le remplacement du système de chauffage et production d’eau chaude sanitaire par un équipement plus performant et moins gourmand en énergie.
- L’amélioration de la ventilation pour limiter les risques liés à la pollution intérieure et à la formation d’humidité.
Il est important de faire les travaux dans l’ordre pour plus d’efficacité. Pour faire un parallèle, on peut prendre l’image d’une casserole sur le feu. Pour limiter les pertes de chaleur, on commence par couvrir la casserole (isolation) puis on adapte la puissance de chauffe (chauffage) et enfin on choisit la vitesse de la hotte (ventilation).
Les aides à la rénovation énergétique
Mener un chantier de diminution des émissions de gaz à effet de serre peut s’avérer coûteux. Heureusement, il existe un grand nombre d’aides à la rénovation énergétique. Voici les principales.
MaPrimeRénov’ Copropriété
Proposée par l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH), MaPrimeRénov’ Copropriété permet d’engager des travaux de rénovation énergétique sur les parties communes et privatives d’un immeuble. Elle peut financer jusqu’à 45 % des travaux dans la limite de 25 000 euros par logement.
Pour en bénéficier, la résidence doit répondre aux caractéristiques suivantes :
- Disposer d’au moins 75 % de résidences principales (65 % pour les copropriétés de 20 lots ou moins) ;
- Avoir été construite il y a plus de 15 ans ;
- Avoir une immatriculation au registre national des copropriétés.
Il sera impératif de faire effectuer des travaux induisant un gain de performance énergétique d’au moins 35 %. Pour la demander, la copropriété doit faire appel à un service d’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) et faire appel à des entreprises RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) pour la réalisation du chantier.
La Prime énergie ou prime CEE
Cumulable avec MaPrimeRénov’, la prime énergie est issue du dispositif des CEE (Certificats d’Économies d’Énergie). Ce dispositif impose aux fournisseurs d’énergie et aux vendeurs de carburant de mener des actions en faveur de la réduction des émissions de CO2. Pour cela, ils peuvent financer des travaux de rénovation chez les particuliers, dans les entreprises et en copropriété. Le montant de la prime dépend des travaux engagés et du niveau de ressources des copropriétaires.
L’Eco-PTZ
Prêt bancaire avec 0% d’intérêt, l’éco-prêt à taux zéro pour les copropriétés agit comme une avance de trésorerie. Peuvent en bénéficier les copropriétés construites depuis plus de 2 ans.
Ce crédit permet de financer des travaux de rénovation énergétique dans les parties communes. Comme le précise l’Agence Nationale d’Information sur le Logement (ANIL) : « Le montant de l’Éco-PTZ copropriété peut atteindre 30 000 € par logement si le syndicat de copropriétaires décide de réaliser trois actions de travaux ou 50 000 € pour des travaux permettant d’atteindre une performance énergétique globale minimale. ».
D’autres solutions de réduction des émissions de GES en copropriété
Au-delà des travaux de rénovation, d’autres solutions permettent de réduire les émissions de GES en copropriété. Cela peut passer par :
- La mise en place de panneaux solaires en autoconsommation ;
- Une optimisation des consommations énergétiques de l’immeuble.
Sans plus attendre, voici quelques explications.
L’autoconsommation collective
L’autoconsommation collective consiste à installer des panneaux solaires sur le toit de la copropriété. Y participent les copropriétaires qui le désirent. Ils répartissent entre eux la production d’électricité liées aux panneaux solaires et le produit de la vente d’électricité.
De cette manière, ils peuvent faire baisser leur facture énergétique et verdir la consommation d’électricité de la résidence. Un moyen de s’engager dans la transition énergétique tout en réduisant les dépenses en énergie de chacun !
Le pilotage des consommations
Enfin, un pilotage affuté des consommations d’énergie peut aider la copropriété à faire des économies et à diminuer ses émissions de GES. L’installation d’un gestionnaire d’énergie peut aider le syndic à identifier les principaux postes de consommation et à les optimiser. En pilotant l’éclairage et l’arrosage extérieur ou en ajustant la puissance des bornes de recharge à certaines heures, il est possible de réduire le montant des charges de copropriétés.
Panneaux solaires en copropriété : le guide complet sur l’autoconsommation
Si l’autoconsommation se développe dans les logements individuels, elle séduit également bon nombre de ménages en copropriété. Toutefois, pas toujours simple de savoir comment se lancer. Comment faire pour installer des panneaux solaires en copropriété ? Quel budget prévoir ? Quels avantages en attendre ?